Restons

Des noyaux d’abricots dans un cendrier.
Des bras emmêlés sous un platane en fleurs.
-d’aile à d’île.


Restons encore un peu.
A vingt kilomètres et des poussières, le temps m’attendra.
A vingt kilomètres et des poussières, il faudra partir.

Que restera-t-il de ces gens qui ne font que passer dans nos mémoires,
passer
et s’en aller comme le font les cendres des mois d’avril.
On les croyait immortels mais je les vois
s’estomper un à un.
Tu es mon plus grand mystère…

Ta bouche a rongé mes égratignures au calme
des nuits blanches.
Et ce fleuve d’Andalousie qui se défend toujours dans mes
veines.
Comme avant.

Se confondre dans ton ombre et savoir quand tu as froid.
Restons encore un peu.
Je te connais depuis des siècles.

Emprisonne-moi dans ton vertige.

Écoute-les.
Ils disent qu’à vingt kilomètres et des poussières : « tout est déjà écrit… »,

Ecoute-les,

ceux qui ont vendu leur regard pour une horloge au ventre.