Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Sarah...

" Il fallait toujours qu'elle ressente les moindres petits éclats de vie avec une intensité qui dépassait leur réalité. Elle appelait son handicap, j'appelais ça son don." Lukas

De toi à moi

Sarah,

 

Je regarde le couloir. Hier encore je te faisais tomber à la renverse et toi tu riais en te débattant tendrement.

 

Regarde, même les coussins sur le canapé semblent t’attendre comme si tu allais pousser la porte à tout moment. Mais le silence, bon sang le silence…Existe-t-il au monde quelque chose de plus pénible que le silence qui accompagne ton absence. Le matin, je continue à t’écrire des messages sur le miroir embué de la salle de bain mais tu n’es plus là pour les lire…Alors je me regarde et je t’imagine quelque part dans le bordel de ma vie.

 

Je ne voulais pas que tu me vois ainsi la dernière fois, mais tu es quand même passée. Malgré ta colère, malgré mon égoïsme, tu es venue. Je ne t’écrirai pas que je regrette, ça serait mentir. Tu es mon amie depuis 14 ans. 14 années à crever de jalousie mais à tout oublier en croisant ton regard, ton sourire ou ton rire.  Je n’ai jamais voulu d’autres amies que toi. J’ai sauvé les apparences, comme toujours et quand d’autres que moi te faisaient rire, quand d’autres que moi t’appelaient princesse, je me disais que je n’avais pas le droit….Pas le droit de t’espérer pour mes seuls bras.

 

De l’égoïsme, tout mon être en est fait. J’étais jaloux quand tu t’éloignais de moi, j’étais jaloux en t’imaginant ailleurs que dans mes souvenirs.

 

Sarah, ça en devenait ridicule, ça faisait 13 ans que je te côtoyais au quotidien, j’aurais pu continuer encore un peu, mais vivre à travers ceux que tu as aimés pendant tout ce temps, c’était me laisser mourir chaque jour un peu plus. Qui pourrait te survivre après t’avoir connue comme je t’ai connue.

 

Ne te blâme de rien.

 

Je crois que j’aurais juste voulu jouer Piazzolla une dernière fois avec toi.

 

 

Tu sais, je ne veux plus être égoïste. Ton bonheur sera toujours plus important que mon égoïsme. Alors compte sur moi pour te sortir des vannes à la con à tout bout de champs, j’ai un stock illimité, rien que pour toi. Je ne t’abandonnerai jamais, alors toi non plus, s’il te plaît, ne m’abandonne pas. Les vrais amis se disent oui pour la vie et ça dure jusqu’à la mort. Et non, je ne joue pas les vieux utopistes renfrognés. On n’efface pas d’un revers de manche 14 années d’amitié. Tu es de ma famille et tu le resteras toujours, qu’importe dans quelle direction s’envoleront les geais ou qu’importe avec qui tu danseras ce soir et qu’importe si ce n’est plus avec moi.

 

Tu ne te débarrasseras pas de moi si facilement.

 

Laisse-moi le privilège de rester ma puce, pas celle captive de mes pulsions à deux balles, mais celle heureuse de passer un moment avec son vieil ami.

 

A très vite.

 

Ton Luk’

De toi à moi
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article